« Anatomie de l’espace » retrace plus de cinq décennies de création, du milieu des années 1930 à la fin des années 1980, en croisant les trajectoires biographique et artistique de Maria Helena Vieira da Silva. À partir d’environ soixante-dix œuvres issues de grandes collections internationales — parmi lesquelles celles du Centre Pompidou, du MoMA, de la Tate ou du Guggenheim —, l’exposition explore l’élaboration d’un langage visuel singulier, à la croisée de l’abstraction et de la figuration.

Cette rétrospective propose une lecture renouvelée de son travail, en s’écartant notamment des rapprochements récurrents avec l’art informel, au profit d’une recontextualisation plus fine, ancrée dans ses expériences de vie et de création. Elle revient aussi sur ses liens précoces avec Peggy Guggenheim — qui l’expose à New York dès 1943 — et sur le soutien déterminant de Hilla Rebay, à l’origine de l’entrée de Composition (1936) dans les collections fondatrices du Guggenheim Museum.

Les deux œuvres prêtées par la Fondation s’inscrivent dans cette lecture : Paris, la nuit (1951) composition labyrinthique, et Dédale (1975), deux jalons d’un parcours fondé sur la recomposition continue de l’espace pictural.