Organisée par la Monnaie de Paris et le Centre Pompidou, l’exposition signe le retour du peintre dans les salons du quai de Conti, plus de cinquante ans après l’exposition historique de 1971 « Mathieu à la Monnaie, Médailles et peintures ». Elle retrace la trajectoire de l’artiste depuis le milieu des années 1940, où il participe à la création d’un expressionnisme abstrait international, jusqu’aux œuvres tardives des années 1990. Le parcours, à la fois chronologique et thématique, fait dialoguer une sélection d’œuvres emblématiques avec les collections du Musée national d’art moderne, notamment La Victoire de Denain (1963), montrée ici pour la première fois depuis son entrée dans les collections nationales.

Longtemps critiqué pour son goût du spectaculaire, pour son côté « showman », Georges Mathieu, élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1975, s’est désormais imposé comme artiste incontournable, d’une singulière puissance, qui aura marqué son époque et dont la reconnaissance critique ne cesse de croître.

La Fondation Gandur pour l’Art vient enrichir cette lecture rétrospective, soulignant l’apport fondamental de Mathieu à l’art du XXe siècle, avec deux prêts exceptionnels : Évanescence (1945) et Phosphène (1948). Ces œuvres primordiales, parentes de celles élaborées par Wols au même moment, présentent des motifs alternant graphismes abstraits et formes d’inspiration organique, au moyen de taches, de coulées et de projections.